Enfourcher sa bicyclette sous un soleil estival
Escalader en appuyant sur les pédales
Transpirer pour le plaisir, suer de plein gré
Un loisir simple et sain qu’il est bon de goûter
Encore un effort et, la montée achevée
Le réconfort du chemin forestier
qui serpente de surprises en merveilles
Respirer le pin à plein poumons
Comme une provision pour la mauvaise saison
Plonger dans les délices de la Nature
S’arrêter pour cueillir un fruit mûr.
Admirer ce mélange subtil de couleurs
Ce dégradé du bleu turquoise au vert bouteille
Ponctué de touches roses tendres jusqu’au rouge vermeil
Je pédale dans le bonheur
Tous mes sens en éveil.
Soudain, au sortir d’un virage
Une digitale se penche et m’effleure le visage
Puis je croise la route d’un papillon
Qui s’écarte gracieusement pour éviter la collision.
Dans le sous-bois, j’entends le coucou, ce voyou,
Qui vient de réveiller son voisin le hibou
Et à la saison des conquêtes amoureuses, le cri perçant des rapaces
Qui, telles des pies voleuses, jacassent.
Un léger craquement de branchage
C’est une biche à peine sauvage
qui pointe son museau curieux
Pour observer ces inconnus de passage
Sur son territoire tout près des cieux
Ce bruissement dans les buissons
C’est la perdrix qui cherche son mari
Parfois pourtant des rencontres moins sympathiques
D’insectes ou même de plantes qui piquent
Le frelon ou l’ortie ne sont pas mes amis.
Soudain, j’aperçois au loin
Un grand trait noir croisant le chemin
Dame couleuvre par un copieux déjeuner, repus
Oscillant à peine, traverse de son train de sénateur
Ma peau brûlante jusqu’ici en sueur
Se rafraîchit tout à coup d’un furtif frisson
Après vous madame, sans façon
Je n’ai pas envie d’être mordue !
Déjà le soleil décline à l’horizon
Et je dois regagner le goudron
Qui conduit à la civilisation
Les muscles un peu fatigués mais l’esprit apaisé
Je rentre de mon périple dans la Nature
Loin de la pollution des voitures.
Je n’ai rencontré aucun humain
Sans doute préfèrent-ils se presser dans les magasins
Pour remplir leur chariot de commissions
Tandis que je faisais le plein de sensations.